Pourquoi faire la fête ?

Faire la fête est un acte officiel mais pourquoi faire la fête ?

L’animal social que nous sommes, fait la fête et il aime cela. Le virtuel ne remplacera jamais le réel sur ce point, nous avons donc besoin d’être en groupe. D’ailleurs, la société a compris depuis longtemps que la fête est nécessaire. Notre calendrier en est la preuve. On a su officialiser des moments de fêtes, 11 de mémoire, jalonnent une année civile. Regardez bien, c’est le code du travail qui donne les dates des fêtes et jours fériés. On comprend tout de suite : la fête oui, mais dans le cadre du travail ! (Article L.3133-1 du Code du travail)

S’ajoute à cela, ce qui se passe en régions, dans les villes, les fêtes de famille, les fêtes entre amoureux… Il y a toujours un prétexte à faire la fête. C’est aussi certainement pour faire une pause dans cette logique imposée du jugement social et de la hiérarchie des comportements. L’envie d’être ensemble, de partager. L’envie de culture aussi provoque des fêtes. C’est bien ce qui reste lorsque les individus ont surmonté leur différence et c’est pour cela que la fête fait du bien.

Mais attention, il ne faut donc pas confondre fête et jour férié. Pour une fête, vous êtes acteurs ; pour un jour férié, vous êtes spectateurs.

Pourquoi faire la fête? Quel est le sens de la fête ?
Jean-Pierre Bacri dans le film “Le sens de la fête”

La fête contre la monotonie Pourquoi faire la fête ?

Dites-moi ce que seraient nos vies sans fête ? Une triste succession de jours en mode Corée du Nord ! Notre vie sociale est codifiée et encadrée par la politique. La fête est donc la solution pour casser ces codes. Pour commencer, elle a souvent lieu le soir ou la nuit, ce qui la préserve de l’inconscient collectif qui accorde au jour, le temps du travail.

Habiter la nuit est donc la première chose à faire pour faire la fête. Une fois la peur de l’obscurité dépassé, on échappe à la reconnaissance et on laisse le pouvoir à l’extravagance. On se sent plus libre, plus fort.e, plus intelligent.e, plus créatif.ve.

Pourquoi faire la fête?

Nous allons plus loin encore avec l’alcool, la musique, les drogues (le tout de manière raisonnable, bien entendu) afin de repousser les limites. Ce lâcher-prise est le remède que l’on cherche tous contre la monotonie. Quel bonheur de hurler à tue-tête sur un titre de votre enfance, quelle joie de monter sur la table d’un bar en étant certain.e que votre show captive la foule, quel plaisir de rire, de sauter, de chanter, de crier… Le temps social est suspendu, la charge mentale disparaît.

Sans oublier l’imprévu, toujours là, prêt à rendre votre nuit inoubliable. C’est l’ami qui vous pousse, qui vous chuchote “vas-y, on s’en fout” où l’incontournable “Carpe Diem”. Il nous en a fait faire des conneries, ce Carpe Diem ! Mais, avouez-le, c’est quand même terriblement excitant d’essayer la digression.

La fête est le seul moyen autorisé de défier la morale.

Méga fête
Film Babysister

La fête comme dépense d’énergie improductive

La vie est un équilibre. Il n’est pas rare que la journée du lendemain de fête soit inversement proportionnelle en termes d’énergie ! On retrouve nos meilleurs amis, Doliprane, Jogging, canapé… aussi fidèles que des Labradors. Nous l’avons tous vécu, ce moment, au petit matin où l’on se dit : pourquoi, je me suis mis dans un tel état ?

Pourquoi avoir autant mangé, autant bu, autant crié ? Le lendemain de fête est sévère avec notre corps et notre conscience. On a l’impression d’errer dans une fête foraine déserte.

Avec notre corps tout d’abord car la fête demande beaucoup d’énergie. La fatigue ne vient plus du travail mais du plaisir. Au fur et à mesure que les souvenirs reviennent, on se rend compte qu’on a fait travailler un paquet de muscles peu sollicités dans une vie normale. Imiter les chorégraphies d’ABBA pendant 1 heure en équilibre sur une table de bar, tout en gueulant les bras au ciel, frôle l’entraînement des sportifs de haut niveau !

Puis, notre conscience ensuite car la fête est improductive. Notre esprit doit accepter que l’évènement ne vous a rien apporté. Socialement parlant, vous avez plutôt déconstruit votre image. La photo que vous découvrez le matin sur le compte Insta de votre pote où vos fesses semblent occuper une bonne partie du cadre laissant quand même votre visage en arrière plan, mort de rire. On est d’accord, c’est un désastre… Mais bon, il n’y a pas de bonne fête sans lendemain.

Prenez garde ! Pourquoi faire la fête ?

Je m’appuie sur un célèbre proverbe : ne décide rien un jour de fête, c’est elle qui s’en occupe. La fête peut être ce moment où l’on prend des décisions regrettables, où notre générosité dépasse nos possibilités, ou les interdits deviennent transparents. En conséquence, elle dissout la logique parfois et fait fondre les règles hiérarchiques. C’est un problème et il faut être sur ses gardes. En commençant par définir quel fêtard vous êtes ? Bagarreur, collante, flambeur, pleureur, folle amoureuse, amorphe, rieuse… Vous n’échapperez pas à votre nature en état de fête, il faut juste en avoir conscience…

L’autre point de vigilance, c’est qu’il ne faut JAMAIS prendre de grande décision lors d’une fête. Pour cela, il y a quelques phrases magiques à apprendre par cœur :

  • “C’est absolument génial ton projet, on en parle demain”
  • “Énorme cette idée, on en reparle demain. Ouais, c’est vraiment géniiiial”
  • “Moi aussi, je veux me marier avec toi… C’est fou, on se connaît depuis une heure et cela match déjà à fond… On organise tout ça demain à la cool, bébé”
  • “Paye, on réglera nos comptes demain… (c’est la plus magique)”

Demain est le mot que vous devez prononcer dès que vous glissez dans la nuit étoilée.

Alors, qu’avons-nous au calendrier ?

Qu’avons-nous sur le calendrier des fêtes à venir… Qui commence bien et qui finit en grand n’importe quoi… ?

Faire la fête à Dublin ?

La Saint Patrick ! Bien sûr. Le calendrier est formel, voici la prochaine fête à faire.
Direction la parade des Pipe-bands en kilt, c’est à Dublin et c’est à faire au moins une fois dans sa vie !

Vous finissez avec vos potes à chanter à tue-tête dans une farandole qui fait de tour du bar en passant par la terrasse (l’origine de votre bronchite du lendemain).

Vous conservez précieusement le trèfle à 4 feuilles que vous avez finalement acheté dans une épicerie de nuit tenue par un pakistanais entre le pub et votre lit. Il représentera pour toujours cette belle nuit de folie. Bonne Saint Patrick ! Mettez ces souvenirs dans une Caspule temporelle toodays.me

Pour conclure, je finirai cet article avec une attention particulière à nos lecteurs catholiques : Mon Dieu que votre volonté soit fête.

P&P

Philippe & Peggy
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